Éditions

Écrit par Noudelmann François (Paris) Administrateur 29 janvier 2018

 

Éditeurs

 

La plupart des œuvres d’Edouard Glissant sont aujourd’hui publiées aux éditions Gallimard, toutefois l’écrivain entretint des relations avec de nombreux éditeurs. Dans les années 1950, alors qu’il cherchait à publier ses poèmes et trouvait un accueil dans les revues Les Temps Modernes et Le Mercure de France, il rencontra un éditeur d’art, Max Clarac-Sérou. Ce dernier venait d’ouvrir une galerie, rue du Dragon, dans le 6e arrondissement de Paris et il publiait des catalogues d’art préfacés par des poètes et des recueils de poésie illustrés par des peintres. Le premier livre de poèmes de Glissant parut ainsi aux éditions du Dragon en 1953 : Un Champ d’îles fut accompagné, en frontispice, d’un dessin de Wolfgang Paalen, un peintre d’origine viennoise, émigré au Mexique et ami de Breton. Puis un deuxième recueil parut deux ans après, La Terre inquiète, avec des lithographies de Wifredo Lam. Le grand poème épique de Glissant, Les Indes, fut publié chez un autre éditeur d’art, Georges Fall en 1956, avec une série d’eaux-fortes du peintre chilien Enrique Zañaritu. La même année, son essai, Soleil de la conscience, sortit aux Nouvelles Editions Falaize. Ce volume fut repris par le Seuil qui devint alors l’éditeur principal de Glissant.

 

Le Seuil accueillait des textes venus des mondes dits francophones et Glissant fut un des écrivains importants de la maison d’édition lorsqu’il remporta le prix Renaudot pour son roman, La Lézarde, en 1958. Il publia au Seuil ses romans et ses essais, jusqu’au moment où un conflit l’amena à quitter cet éditeur. D’une part il avait échoué à lui faire publier un écrivain auquel il croyait, Patrick Chamoiseau, d’autre par la maison accueillit des signatures auxquelles il n’apportait pas de crédit. Il négocia alors son transfert avec les éditions Gallimard, qui avaient édité un de ses recueils, Le Sel noir, Sang rivé et Boises dans la collection Poésie. Une bonne relation avec Claude Gallimard et le désir d’être publié dans la célèbre collection Blanche, le conduisirent à ce départ et les éditions Gallimard rachetèrent progressivement tous les droits de ses livres parus au Seuil. Une relation d’amitié le lia ensuite avec Antoine Gallimard. Des années plus tard, toutefois, il reviendra chez son premier grand éditeur pour diriger la brève collection « Peuples de l’eau » à partir de 2004. Glissant publia aussi un livre chez Stock, Faulkner Mississippi.

 

Les dernières années de son existence, Glissant noua une collaboration étroite avec une jeune éditrice, Emmanuelle Collas qui dirigeait quasiment seule les éditions Galaade. Mobilisé contre le gouvernement Sarkozy et la création d’un ministère de l’identité nationale, il y publia en 2007, avec Patrick Chamoiseau Quand les Murs tombent, sous forme d’une petite plaquette, une sorte de libelle vendu 5 euros. Son dernier livre, paru de son vivant en 2010, sortit aux mêmes éditions : une anthologie de la poésie du Tout-Monde, La Terre Le Feu L’Eau Les Vents, issu d’un intense travail commun avec l’éditrice.